Nos 3 cerveaux sexuels
Le cerveau pulsionnel : lieu de nos désirs
Une odeur, des courbes, une voix rauque… Le cerveau pulsionnel s’active. « Il est le lieu des pulsions, des désirs de notre corps et aussi de notre imaginaire » a établi Catherine Solano. Il dépend de notre cerveau primitif ou reptilien et recèle nos schémas répétitifs et compulsifs. Son seul maître : notre instinct de reproduction pour perpétrer l’espèce. D’où sa prédominance, en particulier les premières années de notre puberté.
Il est fonction de nos gênes, de nos hormones, d’où son impulsivité, difficile à contrôler. Mais pas seulement. D’après la sexologue : « Ce cerveau sexuel pulsionnel est aussi modelé par des empreintes, des souvenirs émotionnels gravés en nous sous forme de zones sensible et réactives ». En d’autres termes, il est constitué de notre histoire et constitue l’origine de nos fantasmes. « Dans le ventre de sa mère, un petit garçon vit des érections fréquentes, tandis que pour la petite fille, on observe un gonflement de l’intérieur du vagin, même si ce dernier est moins visible à l’échographie » s’émerveille la sexologue. Car, il y a une raison fondamentale aux premières manifestations in utero de notre force de vie : de notre sexualité dépendrait la survie de l’espèce, d’où sans doute les enjeux qu’elle suscite.
Le cerveau émotionnel : centre de l’affectivité
Heureusement, nos élans sexuels ne sont pas uniquement régis par nos instincts, mais aussi par nos besoins affectifs. « Nous sommes mus par notre désir d’aimer et d’être aimé et désiré » a déterminé Catherine Solano. C’est dans notre cerveau émotionnel, que se loge notre moteur romantique. Pour Catherine Solano, « c’est donc grâce à lui que notre sexualité est empreinte de sentiments, d’élans amoureux et de désirs d’union, d’attachement« . On lui devrait nos envies d’exclusivité et de fidélité, par exemple.
Le cerveau cognitif : clé de l’érotisme
Au-delà du simple aspect pulsionnel ou sentimental, réside une troisième voie commandée par le cerveau cognitif, celui qui analyse, réfléchit… Si son influence dans le jeu sexuel ne s’impose pas d’emblée, il en est pourtant un ressort essentiel. « Grâce à lui, notre sexualité s’ouvre à la sensualité, à l’art amoureux » dit Catherine Solano. Ce cerveau est responsable de nos besoins d’introspection, et de réflexion qui vont (ou pas) émerger au cours de nos explorations sexuelles, avec différents partenaires. « C’est aussi le cerveau de l’érotisme, qui ouvre une voie plus sophistiquée, celle de la volupté ou de l’extase » précise la sexologue.
Nous lui devons les questions : « Que se cache-t-il donc réellement derrière ce corps à corps qui soulève tant de passion, et de fureur aussi ? » ; « Et s’il y avait une autre raison que le simple échange de fluides pour obtenir des orgasmes, la plupart du temps furtifs ? »… Car si la sexualité fait couler autant d’encre et de larmes, c’est bien qu’il y a une raison ! Ce troisième cerveau, lui, évolue au rythme de notre ouverture de conscience, de notre capacité d’introspection et de curiosité, aussi…
Une meilleure connaissance de soi, et en l’occurrence des ressorts de la libido, pourrait d’ores et déjà se révéler un terreau fertile pour une sexualité plus épanouie.